Contact information

Les plates-formes de services vont encore se développer. Ce type d’organisation existe depuis plus de 30 ans aux États-Unis. L’arrivée en Europe a été plus tardive.

Dans certains pays d’Europe, mais aussi du monde, les nouvelles organisations se construisent autour de plates-formes de Marketplace et de Web. Ces plates-formes se structurent, soit à partir de donneurs d’ordres : SFR ou Orange, par exemple, pour celles du Maghreb ou autour d’un produit : AirBNB ou encore sur un marché : Amazon ou Alibaba. D’autres encore sont raccrochées à une entreprise (liber ou d’autres du même type).

Ce sont aussi des plates-formes comme « Créads » où des milliers de créatifs entrent en concurrence directe avec des agences de publicité, et des studios de création.

Est-ce une autre partie du futur que nous voyons se construire à partir de ces entreprises ou cela ne serait qu’une brique de plus dans une construction plus complexe encore ?
De nouveaux phénomènes liés à l’apparition des plateformes

Le crowdworking ou « travail de foule » en français, est l’activité effectuée sur une plate-forme par une « foule » et souvent à distance (dans un pays à bas coût salarial par exemple).

Le fait de disséminer l’activité permet encore de réduire les coûts de saisie de données jusqu’à la programmation. Le crowdworker sera-t-il demain le travailleur à la chaîne d’hier ?

Par exemple, en Allemagne le syndicat IG Metall a identifié 32 plates-formes qui emploieraient un million de personnes. Les activités de ces structures sont multiples. L’une d’elles permet à des entreprises d’externaliser certaines tâches réalisées auparavant en interne. Ces tâches, telles que la gestion administrative de services (comme la paye, la comptabilité…) ou le recours à un centre d’appels, pour répondre aux questions des salariés sur certains points légaux nécessitent un espace dédié aux relations avec les clients de l’entreprise (pays du Maghreb pour certains opérateurs téléphoniques français).

D’autres activités telles que l’intégration de contenus et la mise à jour d’un site Web (Google, par exemple, et le référencement des informations), des sites de freelance, peuvent être situées n’importe où.

Ces plates-formes font appel à des personnes plus ou moins qualifiées et peuvent être situées dans n’importe quel pays avec plus ou moins de bonheur pour les donneurs d’ordres.

L’Inde, encore récemment, était une destination privilégiée pour l’intégration de contenus Web, avant que l’analyse des erreurs et des coûts liés aux modifications ne fasse relocaliser ces activités.

D’autres types de plates-formes, plus médiatisées actuellement, sont en concurrence avec des entreprises au fonctionnement traditionnel.

Uber par exemple est l’exemple de ce nouveau type de plate-forme, en concurrence avec des services de taxis en place dans les différents pays. Le numérique abolit ainsi les contraintes spatiales. Elles sont toujours liées à la situation des entreprises traditionnelles, mais la relation est dématérialisée, et effectuée à distance. La localisation de la plate-forme n’a plus d’importance autre que légale. Nous entendons par là que le meilleur coût de la main-d’œuvre locale peut être l’argument pour localiser une plate-forme.

Dans cette société plus souple et moins structurée par rapport au Code du travail actuel, nous pensons que la croissance des emplois pourrait de nouveau se développer fortement. Le télétravail, le « coworking » et le « crowdworking » seraient des palliatifs. Les inégalités de statuts, de salaires, de conditions de travail se développeraient également avec de plus en plus de missions précaires.
Une pression plus importante sur les travailleurs

Les personnes en activité seront sous la triple pression de la digitalisation, des évolutions législatives et de la mutation profonde des entreprises. Cette pression serait instaurée pour mieux répondre à la nécessité d’optimiser les coûts, de répondre à la concurrence et de produire de la valeur pour les actionnaires.