L’étude de marché permet de répondre à des questions commerciales essentielles : qui achètera vos produits ou prestations, à quelle condition de prix, de quantité, etc. Il faut également se pencher sur les questions financières, elles aussi essentielles : Comment et avec quelles ressources financer les investissements nécessaires (machines, équipements) ? Pour répondre à cette question il faudra établir un plan d’investissement afin de déterminer quel est le capital dont vous disposez et quel emprunt éventuel rechercher.
Comment financer la création d’une entreprise
En ce qui concerne le Fonds de roulement
Pour répondre à cette question il faudra définir le montant de ce que l’on appelle le besoin en fonds de roulement (BFR).
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est le besoin en ressources financières pour couvrir les dépenses de fonctionnement en attendant que les clients payent. Il se compose des éléments immobilisés dans le but d’être vendus (stocks nécessaires à l’activité) ou en attente d’encaissement (créances clients), diminués des crédits accordés par les fournisseurs.
Il se calcule donc de la manière suivante : BFR = (stocks + créances clients) — (crédits fournisseurs)
En ce qui concerne le financement par emprunt bancaire
Les investissements devront être calculés de manière rigoureuse, afin de ne pas risquer de démarrer l’entreprise avec des capitaux insuffisants. Il est donc important d’en financer la majorité par l’emprunt, de manière à conserver un maximum de liquidités. Dans ce cadre, les relations avec le banquier vont être décisives. Il faudra lui démontrer la réalité de vos besoins de financement.
En général, les banques financent les projets à hauteur de l’apport des associés (soit 50 % du besoin total de financement). La demande d’emprunt par un créateur fait toujours l’objet d’une grande prudence de la part du banquier. Elle doit donc être argumentée et motivée.
Les enjeux de son obtention sont de taille : à long terme, c’est l’emprunt qui finance les immobilisations de longue durée ; à moyen terme, il finance, par exemple, le fonds de commerce ou certaines machines. À court terme, il finance les investissements qui s’amortissent vite (par exemple le matériel informatique).
Pour bien comprendre la motivation du banquier, il faut enfin savoir qu’en cas de liquidation judiciaire, les banques n’apparaissent qu’au troisième rang dans l’ordre de priorité de remboursement des créanciers. L’argumentation auprès du banquier doit donc être soigneusement préparée afin de convaincre ce partenaire indispensable dont le créateur aura besoin bien au-delà de la phase de création.
Les financements autres que les emprunts bancaires
Il existe d’autres possibilités que l’emprunt bancaire pour financer une activité. On peut citer :
Le crédit-bail
Plus connu sous le nom de « leasing ». Il permet de financer à 100 % un équipement (machines, véhicules…), sous la forme d’une location de longue durée assortie d’une option d’achat en fin de contrat.
Il ne nécessite aucun apport. Il ne mobilise donc pas de fonds propres. Avantage : il n’immobilise pas de capitaux. Inconvénient : il coûte plus cher qu’un crédit « normal » et dans certains cas il est rentable, dans d’autres pas.
Pour les salariés créateurs
Les salariés qui créent une entreprise tout en conservant leur activité salariée bénéficient d’une exonération des charges sociales pendant leur première année d’activité. Ils doivent le faire valoir auprès des organismes sociaux.
Les financements alternatifs
Il existe des financements alternatifs, dits aussi de « proximité », comme l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) qui concernent notamment les créateurs exclus du système bancaire.
Les aides et les subventions à la création
Les aides existantes sont aussi nombreuses que d’inégal intérêt. Il est difficile de s’y retrouver.
Les plus intéressantes sont :
L’aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise (ACRE) : Les créateurs d’entreprise peuvent bénéficier de l’aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise (ex ACCRE), qui consiste en l’exonération de charges sociales (assurances maladie, maternité, invalidité, décès, accidents du travail, allocations familiales, vieillesse et veuvage) du créateur et, éventuellement des créateurs, si chacun est éligible à cette aide qui est personnelle. L’ACRE peut s’accompagner du prêt NACRE.
Les aides pour les chômeurs : il faut ajouter L’ARCE (aide à la reprise et à la création d’entreprise) de Pôle Emploi. Elle consiste à verser 50 % du solde de ses droits au chômeur créateur sous forme de capital. Cette somme est versée en deux fois : la moitié au moment de l’obtention de l’ACRE et le reste 6 mois après. Le chômeur peut néanmoins opter pour un maintien partiel de son indemnisation mensuelle s’il le préfère.
Le report des charges URSAAF (la première année) : Les charges URSSAF des douze premiers mois des créateurs peuvent être reportées sur l’année suivante ou étalées sur cinq ans. L’URSSAF doit être informée avant la première échéance (3 premiers mois de l’activité). Pour prolonger ensuite la période d’étalement des charges sur cinq ans, le créateur devra en faire la demande à la fin de la première année pour laquelle il a demandé le report.
Exonération pour les jeunes entreprises innovantes ou universitaires : Les nouvelles entreprises peuvent bénéficier d’exonérations en matière : d’impôt sur le revenu ou sur les sociétés : exonération totale pendant le 1 er exercice (ou la première période d’imposition bénéficiaire) ; puis exonération de 50 % pour la période ou l’exercice suivant ; de la cotisation économique territoriale (CFE et CVAE) et de la taxe foncière pendant 7 ans.